5ème jour

Dimanche 21 octobre 2007                                                                        ZHAOXING

Aujourd’hui, ma météo ne dit rien car, le lieu où tu te trouves n’est pas référencé dans mes tablettes. Je n’ai d’ailleurs que peu d’informations sur ce village dont le nom est homonyme du ministre des affaires étrangères. Rien que ça. Alors cela brouille les pistes sur Google. Cependant j’ai vu sur la chaîne météo qu’il fait un temps superbe sur toute cette partie de la Chine. Tant mieux.

Il paraît cependant que le village de ZHAOXING, niché au creux d’une vallée, ou tu vas passer la journée, composé de quelques 700 maisons de bois (comme partout) et ses 5 tours tambour, soit un must en la matière. Cela signifie pour toi une journée sans avoir trop à crapahuter sur des routes délicates, des dizaines de kilomètres durant. Je pense que tu es là, au cœur de ce que tu désirais voir. Tu es en communion totale avec les minorités et que tu dois bombarder la population entière de photos que j’espère réussies à souhait. J’apprends également que cet endroit de la province de Guizhou est le domaine où le riz est roi. Tu dois être environnée de rizières en terrasses. Comme je voudrais être à ta place ! Mieux : comme j’aimerais être avec toi !

Ici il  fait très froid. Une vague venue des pays nordiques descend sur nous ce matin : -3 au réveil. Françoise et Dom sont partis toute la journée pour une compétition. J’ai dû gratter la voiture. J’ai le temps d’écrire mais je manque d’inspiration, j’ai le temps de tout mais pas envie de grand-chose. Je voulais faire une marche à pieds mais je n’en ai pas le courage. Tout à l’heure, peut-être ! Il faut que je continue la peinture. Je vais m’attaquer aux bords de fenêtres.

Hier, Françoise m’a démontré toute la confiance qu’elle avait en moi à propos d’un message banal d’AOL qu’elle a mal interprété. J’ai eu droit à une réflexion pour le moins, douce-amère sans conséquences fâcheuses après explications, mais qui démontre qu’elle n’a rien oublié.

Ce soir tu auras bouclé ton 4^ème jour, soit le quart de ton séjour en Chine. Je ne te dis pas cela pour te donner le bourdon : tu es déjà rentrée ! Le soir,justement, entre 16 heures et 19 heures, je ne me sens pas trop bien. Ajoute 6 heures : il est 22 heures pour toi. C’est la fin de la soirée et je me demande ce que tu fais… Tu m’avais dit autrefois que tu aimais prolonger le programme de la journée car tu n’étais jamais rassasiée. Je ne sais pas pourquoi mais j’aimerais être une petite souris. Mais j’écarte rapidement cette idée pour le moins sordide. Excuse moi : profites en !

Quelques nouvelles hyper importantes d’ici et d'ailleurs:

-          Fin du 17e congrès du Parti communiste chinois, la direction remaniée.

-          Victoire de l’Afrique du sud sur l’Angleterre 

-          Nous "n'avons jamais menti" sur notre couple affirme Cécilia Sarkozy 

-          Pavarotti laisse 18 millions d'euros de dettes, révèle la presse 

                   

Quand j’écris ces lignes, le mal est déjà fait. Je ne peux pas lui faire corriger ce qu’il a déjà écrit. Ce n’est pas mon rôle et ce n’est pas dans l’esprit de son journal. Il doit garder sa liberté de dire ce qu’il ressent. « Profites en ! » écrit-il. Soit certaine que c’est ce qu’il pense, c’est ce qui lui paraît évident et, en même temps, c’est ce qu’il redoute.
Au point où vous en êtes, qu’est-ce que cela peut bien lui foutre ? Que cherche-t-il ? J’ai beau être son meilleur ami et inversement, je n’arrive pas toujours à le comprendre. Je crois que je vais lui demander qu’il se confie davantage à moi. Oserais-je vraiment ?
Gégé