16ème jour

Jeudi 1er novembre 2007                                                                               LIJIANG

Météo : Pas de météo pour LIJIANG. Je me rabats sur DALI : ça se rafraîchi avec 9° le matin et 17° l’après midi et ça se gâte les jours suivants. Il est temps que tu rentres !

Plus que deux jours pleins. Ca sent la fin. Il fallait bien que cela arrive. N’y penses pas (encore). Cette journée ressemble à une apothéose dans un lieu magnifique où, là encore, et peut-être plus qu’ailleurs, les mondes se croisent et se côtoient indifféremment. Tu dois être dans un jardin extrême oriental à l’échelle d’un monde ! Nouvelles minorités, nouvelles cultures : Dongba, Naxi, Baisha : que de noms qui m’étaient inconnus. Quel enrichissement pour toi ! J’espère seulement qu’il ne s’agit pas de villes ou villages musée. Cela serait envisageable ailleurs mais pas en Chine bien que la région du Yunnan et Lijiang, en particulier soient des lieux touristiques majeurs.

Voilà que je suis débordé ! Je voulais changer ma vie : en plein dans le mille ! Je me trouve en conflit avec la Fédération de parents d’élèves. Elle et moi, n’avons pas du tout la même vision des choses. Réconfort : tous les membres de mon équipe me suivent à 100%. Argumenter, défendre des idées, m’opposer à d’autres conceptions de certaines valeurs auxquelles je crois, voilà une occupation de l’esprit et du corps, propre à me sortir de la torpeur dans laquelle je m’enlisais peu à peu. Mais ce n’est pas tout.

Le bureau du COS ne se réunira que le 6 novembre pour désigner le président et les fonctions des différents membres. Dans le contexte bizarre que je commence à percevoir, je pense que je vais essayer de me mettre en retrait. J’ai l’impression que l’on m’a laissé la merde. Ils ont trouvé un couillon pour faire ce qu’ils ont négligé depuis des années !

Mais ce n’est pas tout : je trouve le temps d’avoir des pensées pour toi ! Oh oui ! Je pensais vivre une retraite pèpère et je m’aperçois que je n’ai pas fait grand-chose pour aller dans ce sens. C’est comme tout le reste, je gère ma vie d’une façon absurde, me laissant entraîner tantôt par des passions au-delà du raisonnable, tantôt par des humeurs dont je ne mesure jamais les conséquences. Au-delà de la raison, ce sont mes pulsions qui conduisent ma vie, parfois pour le meilleur et parfois aussi, pour le pire. Il peut d’ailleurs arriver que les deux se côtoient gaillardement. Au lieu de tenter de redresser la barre quand il en est encore temps, je continue à naviguer soit à vue, soit au gré des courants que je ne tente même pas de contrarier. Je cherche dans le brouillard qui envahi mon horizon, le clignotement d’un phare qui pourrait me donner le bon cap. Parfois il m’arrive d’apercevoir une vague lueur ; je devrais m’y diriger, traduire le code pour me situer et prendre la direction qui s’impose. Non, je m’en-tête à aller nulle part, espérant une crique, un havre qui n’existe que dans mes chimères.

Quelques nouvelles hyper importantes d’ici et d’ailleurs :

-         Sarkozy invite Kadhafi en France

-        Le pétrole dépasse 95 dollars à New York et 91 dollars à Londres

-         440.000 jouets fabriqués en Chine retirés du commerce aux Etats-Unis

-         Un acteur de «Prison Break» condamné à 3 ans et 4 mois de prison

                 

Aujourd’hui est une journée « sans » et sombre, ballotté qu’il est entre une nouvelle (et durable ?) vie, faite d’occupations agrémentée de soucis « professionnels » et philosophiques, et la remise en question perpétuelle de son « moi ». C’est son côté agaçant, jamais satisfait de lui, trop négatif. A cause de lui ? A cause des autres ? Ce n’est pas le Gérard que je préfère. Mais celui-ci a disparu il y a de nombreux mois maintenant !
Gégé