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voyage par procuration
16 octobre 2007

Introduction

Chère Domi,

A l’heure où tu liras ces lignes, tu seras, hélas, rentrée. Encore fatiguée du voyage, encore éblouie par ce que tu viens de voir et de vivre.

Tu es déjà, par la force des choses, retombée dans le quotidien de tes soucis. La Chine est déjà loin ! J’espère que, dans l’élan de ton voyage, tu auras ramené de cette sagesse extrême orientale, propre à t’aider dans les jours à venir.

Je ne voulais pas vraiment écrire quelque chose dans le genre « Crépuscule sur le Mékong ». J’aurais pu le faire en d’autres circonstances. Mais les choses ont tellement évolué depuis un an que je n’en ai plus cette volonté. Je n’ai plus l’amour venant de toi qui avait été le moteur de cette histoire. Cela ramène mes souvenirs 14 mois en arrière. Comme si c’était hier ou presque. J’appelais ça « le temps des merveilles ». C’était une période ou je croyais, nous croyions, tout possible. Que tout allait arriver. Cela donnait des ailes à mon imagination comme cela m’aurait donné des ailes pour toi, tout simplement. J’imaginais des récits érotiques dans ce salon de massage, des rapports ambigus avec des gens du voyage (pas des manouches !). J’aurais aimé t’en dire encore maintenant. Mais je ne sais pas comment tu prendrais cela. A voir. J’ai tellement besoin de revivre des émotions fussent-elles passées.

Crépuscule : voilà bien un titre prémonitoire qui, je peux te le dire aujourd’hui, n’était pas totalement le fait du hasard. 6ème sens ?

Je n’étais même pas sûr d’écrire quelque chose mais, tu me connais, « chasse le naturel, il revient vite au galop ». Oh, ce n’est pas 50 pages, c’est une formule « rapide », dans le genre « fast food » que j’ai tenu à t’écrire jour après jour néanmoins, encore une fois, à la manière d’un journal.

A l’heure où j’écris ces lignes tu te trouves encore à Roissy.

Tu es à peine partie et je m’ennuie déjà de toi, (incongruité ?) toi qui es ailleurs, loin et proche de ta mère en même temps, mais absente de moi.

Je me demande comment je vais te retrouver en revenant. Je te l’ai dit : je ne suis pas certain de te trouver (même au téléphone) dans les mêmes dispositions vis-à-vis de moi, celles dont je me plaignais qu’elles fussent déjà si opposées aux miennes. Encore moins de te revoir ; mais j’espère ! Je crains que l’écart ne se soit encore un peu plus creusé à la faveur de milliers de kilomètres qui m’ont séparé de toi. Va savoir pourquoi. Trois semaines de réflexion ou autre chose… Réponse, peut-être, quand je t’aurai entendue…. tu sais être si secrète !

Tu trouveras ici, le fruit de mes pensées, au gré de mes humeurs divagantes.

Je te souhaite une bonne reprise, j’espère que ta mère aura passé un bon séjour au Mans, qu’elle est en bonne forme et heureuse, comme toi, de vous retrouver.

Je t’embrasse avec une sorte de tendresse bizarre, modelée par le doute, par une certaine angoisse et avec un peu d’espoir que tu contredises mes indéfinissables inquiétudes.

Gérard

introduction

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